Décret sur la contribution de solidarité en faveurs de la population et des entreprises à Blatten : un pas nécessaire, mais des propositions vertes écartées

OUI, il est indispensable de venir en aide rapidement et efficacement aux habitants de Blatten, touchés de plein fouet par l’éboulement du 28 mai 2025. Face à l’ampleur des dégâts, le Grand Conseil valaisan a adopté à l’unanimité un décret de solidarité en faveur des populations et entreprises locales. Nous saluons cette décision mais nous rappelons qu’elle doit s’inscrire dans une vision à long terme : les événements climatiques extrêmes, comme ceux qui ont récemment frappé Blatten ou Chippis, risquent malheureusement de se multiplier. Le groupe des Vert·e·s a pleinement soutenu cette aide d’urgence, mais regrette le rejet de ses amendements visant à instaurer un cadre réglementaire plus clair, basé sur le principe de subsidiarité, et à créer une commission de coordination des aides. Un tel dispositif aurait permis de garantir transparence, équité et reproductibilité des soutiens à venir face aux dérèglements climatiques.

Les décisions prises aujourd’hui peuvent constituer un précédent qui pourrait servir de référence dans le futur.
Emmanuel Revaz, chef de groupe des Vert·e·s

 

Loi su la culture : accès à la culture élargi, durabilité mise de côté

Le Grand Conseil a validé en première lecture la révision partielle de la loi sur la promotion de la culture. Nous en sommes heureux·euses : le nouveau texte renforce l’accès équitable à la culture, notamment via un meilleur subventionnement des écoles de musique, théâtre, danse et cirque. Nous regrettons cependant le refus d’inscrire la notion de durabilité sociale, économique et environnementale dans la loi.

La durabilité est un principe fondamental inscrit dans l’Agenda 2030. Elle touche à tous les aspects de notre société. Il serait incohérent de dispenser le monde culturel de cet impératif.
Jérémy Savioz, Vice-président du groupe des Vert·e·s

 

Nos interpellations

 

  • Interpellation urgente déposée par Emmanuel Revaz sur l’assainissement de Gamsenried. Le 1er septembre 2025, le Contrôle fédéral des finances a publié un rapport d’audit sur la gestion du site contaminé de Gamsenried, soulignant l’absence de projet global d’assainissement et les incertitudes sur le financement. Ce rapport révèle que « ni les mesures, ni les étapes, ni les délais, ni les coûts » ne sont connus, alors que le canton du Valais porte la responsabilité principale et que l’entreprise Lonza doit assumer la majeure partie des coûts. Face à l’urgence, notamment avec la demande de permis déposée en janvier 2025 pour une paroi étanche, une réponse rapide est nécessaire pour rassurer la population et clarifier l’échéancier des travaux. Dans sa réponse, le conseiller d’État Franz Ruppen reconnaît qu’une planification globale de l’assainissement de Gamsenried ne peut, à ce stade, avoir qu’une portée informative. Il annonce toutefois que le Service de l’environnement proposera une structure destinée à encadrer cette planification. Cette réponse soulève néanmoins plusieurs interrogations, comme le souligne Emmanuel Revaz : « Franz Ruppen affirme que le projet est régulièrement évalué et mis à jour, mais il reconnaît en même temps qu’on n’a aucune idée du coût final de l’assainissement, ce qui pose vraiment question. » Nous continuerons de suivre de près ce dossier aux enjeux considérables. Cette immense décharge, grande comme 40 terrains de football et exploitée par Lonza entre 1918 et 1978, reste l’un des sites pollués les plus complexes du pays.
 
  • Résolution urgente déposée par Mathieu Clerc aux côtés de Marie-Josée Reuse  (PS) concernant un avis de droit sur la clause générale de police. L’utilisation régulière par le Conseil d’Etat, ces derniers mois, de la clause générale de police interroge grandement. Le professeur de droit public de l’université de Berne, Markus Muller mentionne même que l’utilisation par 5 fois de l’état d’urgence, par le Conseil d’Etat valaisan, pour des projets de constructions est faite:  » (…) avec négligence ». Il est important que le législatif puisse vérifier la légalité de l’utilisation de cet outil au travers d’un avis de droit. Ceci permettra de garantir la légalité de cet outil pour les prochaines utilisations. L’avis de droit pourrait également donner des pistes permettant d’améliorer les procédures de l’administration. La résolution demandait au bureau du Parlement qu’un avis de droit soit réalisé sur l’utilisation de la clause générale de police. Le but étant de vérifier la légalité de l’utilisation de cette clause générale de police, tout en soumettant des pistes permettant d’améliorer les procédures de l’administration. Malheureusement par 79 voix contre 38 (Vert·e·s et PS), le Grand Conseil a refusé cette résolution.

 

  • Question posée par Jérémy Savioz et Angela Escher sur les activités illicites au glacier du Rhône et la nécessité d’agir. En réponse à des interpellations passées, le Conseil d’Etat avait confirmé que ni la grotte du glacier du Rhône, ni son recouvrement par des bâches ne bénéficiaient d’autorisations. Il assurait également que l’exploitation de la grotte cesserait en 2024 et que toutes les bâches seraient alors retirées. Cet engagement n’a pas été tenu puisque la grotte (ou ce qu’il en reste) est toujours visitable et que de nombreuses bâches jonchent encore le secteur. Selon la réponse du Conseil d’Etat, l’exploitant a commencé le démantèlement, mais nous ne savons toujours pas quand la situation sera définitivement réglée. D’ici là, des résidus des bâches continueront de se déverser dans le Rhône. Nous exigeons la protection du front glaciaire : pas de nouvelle grotte de glace, pas de commercialisation de cette merveille naturelle en voie de disparition.

 

  • Question commune déposée par Julien Bagnoud, Adrien Pinho (PS), Thomas Birbaum (PLR) et Thomas Matter (Neo) pour que le Valais participe aux essais pilotes de vente régulée de cannabis. Notre député suppléant Julien Bagnoud a participé au dépôt d’une interpellation urgente concernant le blocage par les autorités cantonales valaisannes d’un projet pilote de vente régulée de cannabis à Sierre. Lancé en 2022 dans un cadre scientifique et sanitaire rigoureux, ce projet a été stoppé malgré plus de 700 heures de travail investies, suite au refus catégorique du Conseil d’État et de la police cantonale. L’interpellation soulève des questions sur la légalité de ce blocage, notamment en regard de l’Ordonnance sur les essais pilotes (OEPStup) qui ne prévoit pas qu’un canton puisse interdire un essai pilote unilatéralement. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) confirme d’ailleurs que la demande peut être déposée indépendamment de l’avis du canton. Selon les postulants, cela permettrait, notamment, de juguler le marché noir. En réponse, le conseiller d’Etat Franz Ruppen a déclaré qu’une commission cantonale est chargée de répondre aux demandes de mise en place d’un éventuel essai pilote et qu’elle n’a pas reçu de demande. Pour le conseiller d’Etat, ces essais ne tueraient pas le marché noir et attireraient des dealers, ce qui augmenterait l’insécurité et donc les tâches de la police.

Nos réussites !

Nous félicitons notre députée Carole Morisod pour son travail et son engagement en faveur de la démocratie ! Elle a co-signé une motion acceptée par le Grand Conseil visant à permettre aux Valaisan·ne·s de l’étranger de participer à l’élection du Conseil des États.