Lors du débat final au Grand Conseil sur les comptes 2024, Emmanuel Revaz a pris la parole pour les Vert·e·s Valais. Le constat est clair : le Valais fait face à une multiplication de catastrophes naturelles liées aux changements climatiques. L’année 2024 restera marquée par les inondations et les glissements de terrain à Saas-Grund, Bagnes, Sierre ou encore dans le Lötschental.

Dans ce contexte, accepter les comptes ne peut se faire sans rappeler les responsabilités politiques qui en découlent.

Le mot « intempéries » est le premier utilisé dans le message d’introduction du rapport annuel 2024 du Conseil d’État. Il résume à lui seul l’impact des phénomènes extrêmes qui ont frappé le canton.

Les Verts saluent la réactivité des services de l’État, notamment en matière de sécurité et d’intervention rapide. Mais cette efficacité doit s’accompagner d’une véritable stratégie de prévention. Or, plusieurs éléments du budget 2024 inquiètent :

  • Baisse des subventions à la rénovation énergétique.

  • Projet Rhône 3 au ralenti, malgré son importance pour la sécurité des zones inondables.

  • 12 millions destinés au trafic régional des voyageurs (TRV) finalement redirigés vers l’entretien routier.

  • Un aménagement du territoire sous-doté, alors qu’il est notre premier outil pour anticiper les risques naturels.

Adapter les finances aux réalités climatiques

En février, le groupe des Verts a déposé une motion pour créer une base légale cantonale permettant de financer à la fois les mesures d’adaptation et de réduction des émissions. Dans la foulée de la catastrophe de Blatten, le Conseil d’État a pris les devants, et annoncé l’élaboration d’une stratégie à long terme et d’une base légale en ce sens. Ces moyens ne devront pas se limiter à panser les plaies, mais permettre d’anticiper les mutations et d’en atténuer les causes.

Pour relever le plus grand défi du siècle pour notre canton, une base légale pour le financement des mesures climatiques n’aura que peu de sens si nous ne sommes pas capables, dans les années à venir, d’orienter les prestations et finances publiques en cohérence avec les impératifs environnementaux, inhérents à notre territoire complexe de 5224 km2. La marge de progression est immense alors que le programme d’économies de la Confédération, prévu pour 2027, nous pend au nez et touche l’environnement, les transports publics, et le programme bâtiments. Il est urgent d’anticiper ces restrictions en adaptant nos choix budgétaires dès aujourd’hui.

 

Notre message

Le message porté par les Verts est simple : agir maintenant coûte moins cher que réparer plus tard. Les comptes 2024 peuvent être acceptés, mais ils ne doivent pas masquer les retards structurels dans plusieurs domaines clés.

Les Verts valaisans acceptent les comptes 2024, dans un esprit de responsabilité, mais demandent une réorientation stratégique claire et durable. Il ne suffit plus de réagir aux crises : il faut maintenant les anticiper.

En 2050, on ne s’interrogera pas sur la marge d’autofinancement du canton en 2025, mais sur les choix politiques et budgétaires que nous aurons faits.
Emmanuel Revaz, Chef de groupe et député au Grand Conseil