Au cours des dernières semaines, les partisans de la loi sur la chasse ont clamé haut et fort leur volonté de mieux protéger le lynx via la nouvelle loi soumise en votation dimanche prochain 27 septembre.

Mais dans le même temps, la commission ATE (agriculture, tourisme & environnement), dans la droite ligne du gouvernement valaisan, propose (à 12 voix contre 1!) au Grand Conseil d’accepter l’initiative cantonale « Pour un canton sans grands prédateurs ».

Or, celle-ci demande purement et simplement « d’interdire la promotion de la population de grands prédateurs », dont font partie les lynx. Comme spécifié dans le rapport de la commission disponible en ligne, cela signifie qu’en cas d’acceptation de l’initiative par le peuple, tout projet de protection de cette espèce serait rendu impossible, voire punissable.

La classe politique valaisanne se retrouve ainsi face à une contradiction criante : à la quasi-unanimité, elle recommande l’acceptation d’une loi censée – selon son argumentaire – mieux protéger le lynx. Simultanément, les mêmes représentants politiques soutiennent un texte dont l’intitulé demande un Valais sans grand prédateur, donc sans lynx.

Dans ce contexte, comment faire confiance à la classe politique valaisanne et à l’administration cantonale dans la gestion future des grands prédateurs sur le territoire cantonal ?

Aux yeux des Verts, la décision de la commission ATE met en lumière le climat négatif entretenu de façon systématique par les institutions valaisannes vis-à-vis d’un grand prédateur comme le lynx. Elle démontre également l’hypocrisie de l’argumentaire qui prétend que la révision de la LChP protègera davantage cet animal.

Pour le Groupe des Verts du Grand Conseil,

Céline Dessimoz, cheffe de groupe

Jérémy Savioz, député