Pour beaucoup de collectivités publiques, c’est la quadrature du cercle : il faut rattraper un important déficit dans le domaine des énergies, de l’aménagement du territoire, de la mobilité et des grandes infrastructures alors que la crise a frappé ses trois coups avant d’entrer en jeu. Certes, de nombreuses collectivités publiques jouissent de finances saines, ce qui devrait leur laisser une certaine marge de manœuvre. Il n’en reste pas moins qu’avec la récession les rentrées fiscales se réduisent et que selon tous les experts les comptes devraient virer au rouge.

Dans ce contexte, il est primordial que le Valais bénéficie pleinement des sources de financement extra-cantonales, notamment celles de la Confédération. Comme conseiller communal de la Ville de Sion, j’ai été particulièrement étonné de constater combien les hommes politiques étaient peu au courant des possibilités qui leur étaient offertes pour financer les grands projets régionaux. Cela a été le cas du Fonds fédéral de six milliards pour le trafic d’agglomération. Les communes valaisannes se sont réveillées très tardivement et malheureusement il y a fort à parier que les montants dont elles bénéficieront seront faibles. Sur ce point, la capitale ne s’est pas du tout distinguée par le passé.

Dans le domaine de l’énergie, le Conseil fédéral a dévoilé le 11 février 2009 le programme de stabilisation de la Confédération, soit : 10 millions pour le remplacement des chauffages électriques, 30 millions pour des projets de chaleur à distance et 10 millions pour les installations photovoltaïques. Dans ces secteurs en particulier, le Valais a une très bonne carte à jouer. Il doit donc foncer.

Le 25 février 2009, la Confédération – elle encore – a dévoilé son programme d’assainissement des bâtiments qui porte sur un total de 100 millions pour 2009 et 200 millions dès 2010. Parmi les mesures prévues, il y a 15 millions pour des audits énergétiques (= 15’000 audits sur la Suisse d’une valeur de 1’000.00) et 80 millions pour des travaux de rénovation (= 4 millions en Valais). Si l’on ajoute à cela le Programme cantonal de soutien à l’économie dévoilé le 27 avril 2009 ainsi que le soutien de la Fondation centime climatique, on constate que – malgré la crise – le Valais a la possibilité de prendre résolument le virage du développement durable. Encore faut-il que tout le monde soit au courant de l’ensemble des opportunités qui s’offrent à eux. La recherche de fonds est un métier à part entière. Les collectivités publiques valaisannes devraient y réfléchir en professionnalisant leur (in)action sur ce point.

Jean-Pascal Fournier Conseiller communal, Sion