Le Valais a vécu ces derniers dix ans avec un frein au fonctionnement ET un frein à l’endettement. L’argent rentrait aussi à cause d’une démographie en expansion; la BNS ne devait pas contrer les attaques contre un franc fort ; l’hydro-électricité remplissait les caisses ; les répartitions des tâches entre Confédération, Canton et Communes n’avaient pas encore passé par là ; la péréquation entre cantons n’avait pas été corrigée ; etc.

Aujourd’hui la donne économique est différente. Il ne s’agit pas d’idéologie, mais de pragmatisme. Jamais les Verts n’ont contesté le frein au fonctionnement. Comment pourrait-on justifier d’aller emprunter pour payer les frais courants de l’Etat ? Ce serait une spirale sans fin dont plusieurs Etats européens nous montrent les méfaits qui les amènent pratiquement à une faillite, théorique du moins.

Les Verts veulent par contre ASSOUPLIR le frein à l’endettement. Vous et moi pouvons trouver dans notre budget annuel de quoi couvrir intégralement certains investissements sans que cela prétérite le budget pour les dépenses courantes de l’année. Par contre, rarissimes sont les personnes qui ne doivent pas recourir à l’emprunt bancaire pour investir dans leur maison ou dans un terrain. Pour l’Etat, il devrait en aller de même. Or, de par la Constitution, l’Etat du Valais doit couvrir le 100 % de ces investissements. A force de serrer, l’étranglement n’est plus très loin.

Aujourd’hui, les investissements que le Valais va devoir faire pour le Campus EPFL-HES, le soutien aux PME valaisannes, les infrastructures touristiques, l’agriculture, la construction des hôpitaux, les retours de concessions, etc DOIVENT passer par un assouplissement du frein à l’endettement. Les milieux économiques le pressentent bien. On peut s’inventer des fonds, passer par des cautionnements, détourner l’esprit de la Constitution pour garder les dogmes. Cela n’est qu’artifice comptable.

Les Verts préfèrent le pragmatisme et la transparence. Nous déposerons donc une initiative populaire allant dans ce sens. Pas besoin de couvrir la totalité de l’emprunt. Même s’il faut mettre des limites à ne pas dépasser pour rester dans les cantons bien notés en comparaison inter-cantonale.

Jean-Pascal Fournier, président des verts vs