Mensonges et gouvernance

L’initiative dite Weber vise à interdire toute nouvelle résidence secondaire dans les communes où le taux de résidences secondaires dépasse les 20%.

Elle vise à mettre en œuvre la loi sur l’aménagement du territoire et à apporter une solution aux problèmes du mitage du territoire et des lits froids, problème reconnu depuis plus de trente ans par les autorités cantonales voire communales mais dont les quelques mesures prises depuis n’ont pas réussi à apporter la moindre solution.

En Valais, les opposants, à savoir tous les partis politiques, à l’exception des Verts (et de l’abstention du PS), tous les milieux économiques, tous les présidents de communes qui se sont exprimés, forment une alliance sacrée amplifiée à l’excès par le média du Valais romand (le NF).

Que les avis divergent pour des raisons de vision différente est une chose. Mais que les arguments avancés soient faux pour faire peur aux citoyens est proprement scandaleux. Un seul exemple parmi tant d’autres qui fait mouche chez la plupart des citoyennes et citoyens valaisans.

« La vente de résidences secondaires ne sera plus possible ». C’est faux car il s’agit d’une simple question de droit constitutionnel, confirmé par le professeur de droit Etienne Grisel, pour qui « Il ne fait aucun doute que les résidences secondaires existantes pourront être revendues comme résidences secondaires ». En effet, la loi d’application ne va jamais au-delà du vœu des initiants, loi qui est obligée de respecter les droits acquis. La vente de résidences secondaires existantes n’est pas touchée par l’initiative.

La catastrophe annoncée au cas où l’initiative passerait vise à attiser la peur. Mais entre un oui à l’initiative et la loi d’application concoctée par des parlementaires fédéraux réticents, la supposée catastrophe aura tout le temps d’être non seulement reportée mais terriblement atténuée.

Il suffit de rappeler l’initiative sur le congé-maternité où la loi d’application a mis plus de 50 ans avant d’être accouchée, temps utilisé par les détracteurs pour éviter une catastrophe annoncée qui n’est jamais arrivée.

Qu’autant d’hommes politiques valaisans, tant au niveau communal, cantonal que fédéral, ignorent le fondement et le fonctionnement de notre système démocratique et politique ou mentent sciemment sur un argument sensible est un vrai scandale!

Grégoire Raboud Président des Verts valaisans