Profondément convaincu que le respect de l’environnement est l’un des défis majeurs du 21ème siècle, c’est dans un premier temps avec satisfaction que j’ai appris la naissance d’une tendance verte (Avenir écologie) au sein du PLR (Nouvelliste du 1er septembre dernier), comme je m’étais d’ailleurs également réjoui, il y a quelques années, de la naissance des Verts libéraux dans d’autres cantons romands.

Au-delà du titre, la lecture de l’article fut pourtant bien décevante : les candidats interrogés ne trouvent rien de mieux que de tirer à boulets rouges sur les Verts ! Le plus cocasse, c’est qu’ils tentent de s’en démarquer en critiquant leur politique environnementale, alors qu’il y aurait tant d’autres sujets sur lesquels un mouvement libéral peut se distinguer d’un parti de gauche ! De plus, les arguments avancés ne sont que de grossiers clichés simplistes ou même totalement erronés. Non, Mme Darbellay Métrailler, les Verts ne demandent pas un retour en arrière comme vous l’affirmez. Ils demandent une diminution de notre consommation d’énergie fossile et nucléaire, une diminution de notre consommation de matières premières non renouvelables, ainsi qu’une diminution de la production de déchets non dégradables à l’échelle humaine. Un moyen d’y parvenir est de mettre autant que possible en application des technologies déjà maîtrisées et de soutenir la recherche qui permet de les améliorer encore. Les Verts ne sont pas contre l’économie, comme on l’entend trop souvent, mais pour une économie durable. Ils ont d’ailleurs lancé une initiative qui va dans ce sens : « Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources ». Non, M. Rossier, nous ne refusons pas tous les projets visant à produire de l’énergie renouvelable, pas plus que les associations de protection de la nature d’ailleurs. Nous soutenons le développement des énergies renouvelables avec forte conviction, mais souhaitons une planification globale des projets, de manière à retenir en priorité ceux dont l’impact sur le paysage, la nature ou la qualité de vie des habitants est le plus faible. Nos deux grandes éoliennes de Collonges et de Martigny n’ont suscité aucune réaction négative de la part des Verts et des milieux de protection de la nature ; le plus grand parc éolien en projet dans notre pays (au-dessus d’Obersaxen dans les Grisons) est soutenu par ces mêmes milieux.

Mais au fait, cette stratégie « pragmatique sur le plan politique » d’Avenir écologie, à qui profite-t-elle ? Surtout au PLR, qui peut ainsi présenter une aile verte, sans rien changer à sa politique globale, tout de même très fermée à l’égard de l’environnement. Pourquoi ne pas avoir le courage et l’honnêteté, comme l’ont fait les Verts libéraux, de se distinguer clairement de ces partis traditionnels de droite, qui peinent à comprendre les enjeux environnementaux ?

Jérôme Fournier, Candidat des Verts du Chablais au Conseil National, Vernayaz