Dans bien des cas, cela a abouti à un climat de suspicion parfois justifié à posteriori, comme dans les « Affaires » que le Valais a connues ces dernières décennies. A chaque fois, la population et les contribuables – car tout cela a un coût – se réveillaient un lundi matin avec le désagréable sentiment de recevoir un coup de massue sur la tête sans y avoir été préparés. A force, le climat de suspicion a même amené les valaisans à croire qu’ils vivaient dans une république bananière où tout se disait, se contractait et se passait entre deux cafés au fond d’un sombre bistrot. Même les médias locaux étaient relégués au rang de simples citoyens qui recevaient les informations qu’on voulait lui donner, exception faite de quelques fins limiers hors canton.

Suivant la Confédération et quelques cantons qui se sont dotés d’outils législatifs pour changer leur philosophie de communication, le gouvernement valaisan a depuis quelques années sous la pression commencé à faire des efforts : engagement d’un délégué à l’information, développement d’un site internet, publication de rapports, consultations diverses, communiqués de presses, etc.

Suite à une motion déposée par le groupe socialiste, un avant-projet de Loi sur l’information du public et l’accès aux documents fait l’objet aujourd’hui d’une large consultation. L’idée est de proposer une base légale claire pour adopter le principe du droit à l’information sous réserve du secret.

Si après consultation cette loi est adoptée, il s’agirait là d’une véritable avancée démocratique dans une société qui se veut ouverte et transparente. Dès lors, tout un chacun intéressé de près ou de loin à une problématique aurait le droit d’accéder à toutes les informations qui lui sont aujourd’hui refusées.

La partie ne serait pourtant pas encore gagnée, car même avec une base légale claire, il faudrait compter sur la curiosité des citoyen-ne-s afin de faire vivre la démocratie en s’intéressant aux affaires et à la gestion de l’Etat. Ces conditions étant réunies, plus de lundis matin vaseux après un coup de massue !

Jean-Pascal Fournier, Conseiller communal, Sion