Oui à la Modification du 1er octobre 2021 de la loi fédérale sur la culture et la production cinématographiques

  • pour une plus grande diversité : la nouvelle loi sur le cinéma oblige les plateformes en continu (streaming) de diffuser 30% de films européens, ce qui renforce la diversité, des films suisses également.
  • pour une meilleure qualité : la loi permet d’investir davantage dans la production cinématographique suisse et la coproduction suisse-étrangère : un plus pour la qualité des films et séries et pour l’industrie cinématographique suisse.
  • pour renforcer la culture en Suisse : cette loi est un premier pas important pour que la Suisse puisse réintégrer le programme européen d’encouragement culturel « Creative Europe », auquel elle ne pouvait plus participer depuis l’acceptation de l’initiative « contre l’immigration de masse ».

***sous réserve des décisions prises lors de l’Assemblée des délégué-e-s du 26 mars 2022***

En raison de notre pluralité linguistique, le marché cinématographique suisse est trop petit pour suivre une logique purement commerciale. Par conséquent, il faut un bon cadre et une couverture sociale pour les cinéastes ainsi qu’une politique culturelle active pour maintenir la diversité et la qualité des films suisses. La Confédération est aujourd’hui un soutien important des films suisses, de même que les cantons et la SSR/SRG en tant que coproductrice de films indépendants suisses. Les télévisions contribuent déjà à encourager les films suisses en étant tenues de diffuser un quota de films européens ou suisses et d’y investir, contrairement aux grands diffuseurs internationaux en continu, qui sont apparus ces dernières années et dominent actuellement le marché. Bien qu’ils engrangent de gros bénéfices dans notre pays, ils ne contribuent guère au paysage cinématographique suisse. C’est pourquoi en automne 2021, le Parlement a modifié la loi sur le cinéma, en obligeant les plateformes en continu à diffuser 30% au minimum de films européens et à investir 4% de leurs recettes suisses dans des productions indigènes. Objectif : encourager la production de films suisses ainsi que leur diversité et qualité, ce qui mettra le cinéma suisse sur un pied d’égalité, car la plupart des pays européens connaissent déjà des réglementations analogues, voire plus étendues. Les jeunesses de plusieurs partis de droite ont fait aboutir un référendum, raison pour laquelle nous votons le 15 mai. Mais, pour nous, il est évident que la Suisse a besoin d’un encouragement culturel fort et que les géants internationaux de la diffusion en continu, qui font une partie de leurs bénéfices ici, doivent contribuer à la production de films locaux.

POUR UN LARGE CHOIX DE FILMS DE QUALITÉ 

Les télévisions suisses doivent déjà largement puiser dans le répertoire européen. Les plateformes en continu seront désormais également astreintes à diffuser 30% de films européens. Cette règle a un impact positif sur la qualité et la diversité des films proposés et incite à investir dans des films européens ou suisses. Elle est depuis longtemps la norme chez nos voisins et peut apparemment être mise en œuvre sans problème.

UNE SUBVENTION DE L’INDUSTRIE CINÉMATOGRAPHIQUE SUISSE 

Quiconque diffuse des films en Suisse, doit aussi veiller à en produire ici. C’est l’idée derrière le devoir d’investir, qui vaut aujourd’hui déjà pour les télévisions. Désormais les plateformes en continu devront investir 4% de leur chiffre d’affaires suisse – soit quelque 30 millions de francs chaque année – dans la production suisse ou coproduction suisse-étrangère. C’est un plus pour la qualité des films et séries produites en Suisses, mais aussi pour l’ensemble de l’industrie (cinématographique) suisse et de ses sous-traitant-e-s.

POUR UNE CULTURE TRANSFRONTALIÈRE EN RÉSEAU 

La culture vit de l’échange transfrontalier des idées et des personnes, surtout en Suisse, petit pays quadrilingue et étroitement maillé à ses voisins. Or, depuis l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse, la Suisse ne peut plus participer aux programmes européens d’encouragement culturel et cinématographique : un coup dur pour le milieu culturel et filmique suisse… un peu comme l’exclusion partielle de la recherche suisse du programme « Horizon Europe ». La nouvelle loi sur le cinéma permettrait d’harmoniser l’encouragement cinématographique suisse avec celui de l’Union européenne : une première étape importante pour que la Suisse puisse réintégrer le programme européen d’encouragement culturel « Creative Europe ».