Peut-être pas pour les mêmes raisons, mais les demandes de l’UCOVA ressemblent beaucoup à celles des Verts valaisans. Au sujet de l’aménagement du territoire, ils demandent que cette tâche de l’Etat et, subsidiairement, des communes permette de contrôler les zones à bâtir sans les laisser exploser ou complètement miter le territoire.

Dans le domaine de la défense de la place économique valaisanne, ils demandent de déterminer avec une vision cantonale le territoire à réserver à l’industrie et celui des grandes zones commerciales. Ils souhaitent ainsi que le rapport entre surfaces de vente et nombre d’habitants se stabilise, voire décroisse (le Valais connaît aujourd’hui deux fois plus de surfaces de vente par habitant que Bâle-Ville).

Le sens de ces demandes n’est pas de mettre sur pied une politique de restriction de la liberté individuelle et de la liberté d’entreprendre. Il s’agit simplement d’une politique qui intègre la donnée de la durée et de celle de la responsabilité face aux générations futures dans le développement économique cantonal. En effet, permettre à des grands distributeurs d’ouvrir de plus en plus de surfaces commerciales en plaine tue les commerces des vallées et des quartiers. Cela s’est déjà vérifié en beaucoup d’endroits. La vie sociale liée à la présence d’un magasin de village s’en est faite ressentir et l’approvisionnement dans d’autres lieux a fait augmenter les déplacements.

Pour essayer de suivre la logique de la concurrence et la politique économique des stations touristiques, les petits commerçants ont accepté d’ouvrir leur outil de travail en dehors des heures et certains jours fériés. La réponse de la grande distribution a été de demander plus de dimanches et plus de liberté dans les horaires. Mais comme cela ne suffisait pas, il a fallu détourner la volonté politique. L’invention des shops dans les stations services a permis cela. 7 jours sur 7 jusqu’à 22 heures pour pouvoir acheter le cervelas nécessaire à la grillade improvisée et le tube de dentifrice à la menthe pour s’assurer d’une haleine fraîche toute la nuit.

Le sondage réalisé auprès des membres de l’UCOVA dit que les petits commerçants s’opposent à une prolongation de l’heure d’ouverture les samedis et veilles de fête, tout comme à quatre dimanches par année. Les Verts se réjouissent de cette position, mais ils demandent en plus au Département de l’Economie, Energie et Territoire par la Police du commerce de rester ferme face aux demandes répétées de la grande distribution quant à un assouplissement des heures d’ouverture.

Par ailleurs, les Verts demandent également que la loi sur l’aménagement du territoire arrive rapidement en révision au Parlement. Sans quoi, lorsque tout le territoire sera définitivement mité et que les grandes zones commerciales auront saturé le marché valaisan, la loi n’aura qu’à entériner l’existant. Le monde politique aura alors eu son regard figé sur le rétroviseur plutôt que sur l’avenir.

Marylène Volpi Fournier Députée Les Verts, Sion