Une bonne gestion des deniers publics passe effectivement par le fait qu’on ne doit pas laisser trop de dettes (déchets non pas environnementaux, mais fiscaux) aux générations futures. C’est la raison pour laquelle face à une situation financière jugée relativement sérieuse, le Parlement valaisan et puis le peuple ont accepté d’ancrer dans la Constitution le frein à l’endettement. Ceci veut dire concrètement que l’Etat ne peut dépenser en frais de fonctionnement plus que les rentrées financières annuelles. La gauche n’a pas forcément été d’accord sur ce choix, mais dans le fond, on peut encore être partiellement d’accord avec cet instrument qui participe d’un bon sens et d’un pragmatisme assez simples.

En même temps que l’ancrage dans la Constitution du frein à l’endettement, le Parlement puis le peuple valaisan ont accepté le frein à l’investissement. Concrètement, cela signifie que l’Etat n’a pas le droit d’investir plus que ce que les rentrées financières lui permettent. Là, le bon sens et le pragmatisme s’arrêtent pour faire place à l’incompréhension et à la désapprobation.

En période de crise, l’Etat doit fonctionner comme régulateur économique. Aujourd’hui, la Suisse et le Valais sont déjà en train de vivre les premiers signes de la crise économique. Tous les signaux sont au rouge dans l’économie financière et sont en passe de devenir rouges dans l’économie réelle. Les résultats du chômage sont tombés. Le Valais est le deuxième canton ayant le plus de personnes sans emplois en Suisse romande. Et la crise ne fait que commencer…

En Europe et aux USA, tous les gouvernements des grandes puissances économiques vont adopter des plans de relance par l’investissement. La Suisse se tâte ! Le Valais réfléchit…et constate que, au cas où il voulait ou devait emboîter le pas aux grandes puissances économiques mondiales, il ne pourrait le faire de part l’ancrage dans la Constitution du frein à l’investissement. On peut se réjouir qu’aujourd’hui le Valais n’ait pas encore –et c’est relatif- senti les effets directs de la crise. Tous les indicateurs disent par contre que la crise sera violente et qu’elle fera des dégâts sur le long terme. Si l’exercice de la politique est celui de prévoir, le Gouvernement et le Parlement valaisans vont devoir se pencher sérieusement sur l’abolition du frein à l’investissement.

Par ailleurs, si cette voie était adoptée, il serait indispensable de déterminer pour les bénéficiaires d’investissements publics toute une série de critères de respect de normes élevées en matière sociale et environnementale. La relance économique ne doit pas profiter qu’à la création de richesses, mais elle doit aussi profiter aux employés par de bonnes conditions sociales et à l’environnement par des mesures respectueuses de ce dernier.

Marylène Volpi Fournier Députée