La commune de Sion : visionnaire ?

La commune de Sion a profité de la période estivale pour communiquer par l’intermédiaire de son Vice-président, M. Bitschnau, sur le trafic aérien en relation avec l’aéroport sédunois. Nos autorités se réjouissent de la baisse peu marquée du trafic des jets malgré les restrictions dues au covid (NF du 15.07.2021). Elles souhaitent qu’à l’avenir ce mode de transport connaisse un développement régulier et soulignent l’importance de développer à partir de Sion des vols de ligne et des liaisons par charters. Lors de l’émission de la RTS « Mise au point » (RTS le 08.08.2021), une nouvelle fois, le représentant de la commune a mis en exergue le confort qu’offrent les déplacements en jet pour atteindre différentes destinations européennes.

Le groupe des verts du Conseil Général s’interroge sur un choix funeste pour l’environnement

Que penser de pareils propos et objectifs à l’heure où le dernier rapport du GIEC constate que :

  • « Les humains sont indiscutablement responsables des dérèglements climatiques et n’ont d’autre choix que de réduire drastiquement les gaz à effet de serre, s’ils veulent limiter les dégâts. »
  •  La planète devrait connaître un réchauffement de 1,5 degré par rapport à l’ère industrielle dix ans plutôt que la dernière estimation (en 2030).

S’ajoutent à ces aspects les gaz à effet de serre produits par le trafic aérien en lien avec l’aéroport sédunois. Jusqu’à ce jour, seul le degré de pollution provenant des appareils militaires a fait l’objet d’une étude (cf. rapport Athias). A aucun moment les émanations des autres appareils atterrissant à Sion n’ont été prises en compte. Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, une investigation à ce niveau paraît plus que nécessaire, en particulier si l’on vise un développement de l’aéroport.

Emissions équivalentes à un trajet Sion – Göteborg (1687 kilomètres) pour chaque habitant valaisan

Si l’aéroport atteint un jour son seuil de rentabilité (20 fois le nombre de passagers transportés actuellement), les émissions annuelles de gaz à effet de serre équivaudront à un trajet en voiture Sion-Bonn ou Sion-Göteborg pour chaque habitant du canton, en fonction du type d’aviation choisi. Même en dessous de cet objectif, ces émissions vont s’accroître de manière significative.
Apparemment, le choix de la commune de Sion pour développer le trafic aérien dans notre région semble se porter sur les jets. Cette option est de loin la plus funeste pour l’environnement. Ces appareils se révèlent dix fois plus polluantes que tout autre modèle d’avion. Un rapport de l’ONG « Transport et Environnement » précise que quatre heures de vol en jet privé correspondent à l’émission de C02 émis par un Européen sur toute une année. De surcroît, passablement de vols effectués par les jets se déroulent sans aucun passager à leur bord (environ 40%). A ce titre les chiffres révélés dans la presse sont éclairants. En 2020, 22’000 voyageurs ont été transportés sur 37’000 vols. Plusieurs états européens, afin de diminuer au maximum les vols de ligne sur les courtes distances (moins de 2 heures de vol) et ainsi diminuer la production de C02, envisagent sérieusement de développer le trafic ferroviaire.

Aujourd’hui, si l’on se réfère aux interventions dans la presse, la commune de Sion paraît peu encline à diminuer les gaz à effets de serre produits par l’aéroport. Au contraire, les autorités sédunoises planifient un développement de cette infrastructure qui va à l’encontre des recommandations issues du traité de Paris signé par la Confédération. Les élus verts au Conseil Général s’opposent fermement aux types d’objectifs annoncés à travers la presse et entreprendront tout ce qui est politiquement possible pour freiner un développement de l’aéroport qui entraînerait une augmentation démesurée de la production de gaz à effet de serre ainsi que d’autres atteintes à l’environnement.

Mabillard Jean-Paul, chef de groupe (079/577.45.24)