Navette Brig-Iselle

Cette semaine les Valaisannes et les Valaisans ont appris la réouverture de la ligne de trains navette porte-autos entre Brig et Iselle. On ne peut que se réjouir de la remise en service de cet axe de communication très important pour l’attractivité touristique du Valais. Les Valaisans savent donc se faire entendre à Berne quand cela est nécessaire. Pour maintenir des emplois et la population en Valais, il faut absolument disposer de axes de communication performants qui mettent des bassins de population importants (le riche bassin milanais) à moins de deux heures de train ou de route du Valais touristique.

Lötschberg

Si le Haut-Valais a réussi à se faire entendre pour la liaison Brig-Iselle, pourquoi le Valais Central ne le fait-il pas pour l’équipement immédiat du deuxième tunnel du Lötschberg ? Cet axe de communication – d’abord ferroviaire et pourquoi pas avec des navettes porte-auto et camion – est très important pour drainer en Valais le grand bassin de population du plateau suisse. Est-il encore nécessaire de rappeler combien les Confédérés sont les premiers touristes pour l’économie valaisanne de ce secteur ?

Aéroport de Sion

S’il y a vingt ans de cela, lorsqu’on faisait miroiter à la ville de Sion et à tout le Valais central un buisness plan de 200’000 passagers annuels (et toutes les retombées économiques directes et indirectes) pour l’aéroport civil de Sion, on est aujourd’hui obligé de constater qu’on est bien loin du compte !! Après près de 30 millions d’investissements sur vingt ans, seuls 30’000 passagers l’an foulent le sol sédunois pour partir immédiatement en direction de Verbier, Montana, Saas-Fee ou Zermatt. Grand bien leur fasse ; ces dernières ont les avantages des retombées économiques, l’absence d’investissements, l’absence de financement et aucune nuisance sonores. A l’inverse, la capitale du Valais paie et en prime, elle partage les nuisances avec tout le Valais central.

Il ne faut certes pas jeter le bébé avec l’eau du bain, mais il y a peut-être des choses à repenser en matière d’aviation. Le Valais se trouve à 1h30 de Genève-Aéroport, à 2 heures de Malpensa – Milan. Est-il vraiment judicieux de jouer à David contre Goliath ?

Marché avec Berne

Le Valais central et Sion acceptent depuis longtemps cette situation essentiellement en invoquant l’argument économique. Pour maintenir à Sion un aéroport civil très coûteux, il faut accepter l’aérodrome militaire fédéral, sa manne et son bruit. En échange, et cela n’est pas négligeable, bien des places de travail. Quoiqu’en la matière, rien n’est assuré au vu des licenciements annoncés par la Berne fédérale dans les arsenaux militaires valaisans. La question que le Valais et sa capitale doivent se poser est la suivante : le jeu en vaut-il la chandelle ? Ne doit-on pas renvoyer les FA-18, les entraînements des forces militaires anglaises et la manne fédérale à Berne et exiger l’équipement dans les plus brefs délais de l’artère direction Valais Central du tunnel du Lötschberg ?

Le tourisme valaisan aurait tout à gagner dans cette affaire.

Jean-Pascal Fournier, Conseiller communal, Sion