Au sud de l’Espagne (région d’Almeria et d’EL Ejido), les ouvriers agricoles en provenance de l’Afrique du Nord y sont employés dans de véritables conditions d’esclavage pour un salaire de misère et sans prestations sociales. Outre le fait que les conditions sociales soient inadmissibles, les conditions écologiques le sont également : une production sur-intensive contribue à la destruction des sols et de la nappe phréatique. Ces fruits et légumes sont par ailleurs imprégnés de produits chimiques qui mettent en danger notre santé. Les importations bon marché de denrées produites dans des conditions aussi contestables forcent des agricultrices et agriculteurs suisses à abandonner leur méthodes de production durables parce qu’ils ne parviennent pas à faire face à la concurrence.

Aujourd’hui, la Confédération n’est habilitée à ordonner des interdictions d’importation que dans les cas où une denrée alimentaire se révèle dangereuse pour la santé de la population (Loi fédérale sur les denrées alimentaires). Par contre, aucune base légale ne permet d’interdire l’importation d’aliments pour d’autres raisons, telles que par exemple les mauvaises conditions sociales à la production. Plus grave encore : la création d’une base légale en droit suisse se trouverait en contradiction avec les conventions internationales auxquelles la Suisse a adhéré. En effet, du point de vue de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les Etats membres ne sont guère habilités à faire valoir des normes sociales ou des droits fondamentaux des travailleurs par le biais de mesures commerciales ou d’obligations formellement exigibles.

Récemment, les Verts ont déposés plusieurs motions dans des parlements cantonaux afin de demander aux gouvernements cantonaux de faire pression sur le Conseil fédéral pour refuser les importations de denrées alimentaires produites dans des conditions sociales qui sont en contradiction flagrantes avec nos standards.

En attendant le résultat de ces démarches, il nous reste à toutes et à tous notre pouvoir de consommateurs. Alors soyez attentifs à la provenance des fruits et légumes que vous allez savourer cet été !

Jean-Pascal Fournier, Conseiller communal, Sion