Les Vert.e.s Valais, le Parti socialiste du Valais romand, Entremont Autrement, l’UDC du Valais romand, Pro Natura, le WWF Valais, Patrimoine Suisse (section Valais romand), Altitude 1400, Mountain Wilderness Suisse, la Fondation Franz Weber et IG Saflischtal : pas moins de 11 partis et organisations disent non au décret adopté par le Grand Conseil, car celui-ci a pour seul objectif d’accélérer la construction de grandes installations solaires alpines, sans tenir compte de la nature et du paysage et sans privilégier le toitures existantes. Le décret ne contient aucun critère permettant d’autoriser les projets les plus judicieux sur les plans économique et écologique. Il accélérera la réalisation de gigantesques parcs solaires au cœur de nos alpages, alors qu’il existe un potentiel immense et sous-exploité sur les infrastructures, y compris en montagne.

Pour le comité référendaire, il n’est pas acceptable de détruire les derniers espaces intacts de nos montagnes sous prétexte d’une plus grande production d’électricité. En tentant de répondre à la problématique de l’approvisionnement énergétique, le décret en aggrave d’autres tout aussi préoccupants, comme le mitage du territoire et la perte de la biodiversité. Décidé dans la précipitation, il met en concurrence les communes dans une logique du « premier arrivé, premier servi », sans coordination cantonale ni planification (comme c’est le cas pour l’hydro-électricité). De plus, en s’arrogeant la compétence d’autoriser les projets solaires alpins, le Conseil d’Etat crée une exception législative dans l’urgence. Cela induit un conflit d’intérêt majeur, puisque le Canton est actionnaire majoritaire des FMV et que le ministre d’énergie siège à son conseil d’administration.

La production doit se faire au plus près des consommateurs. Aujourd’hui, moins de 6% des toitures valaisannes sont équipées de panneaux photovoltaïques. Le canton doit développer le gigantesque potentiel de production disponible sur les infrastructures existantes, y compris en montagne : toits industriels, immeubles d’habitation, infrastructures routières et parkings, serres agricoles, murs et lacs de barrages, pare-avalanches, remontées mécaniques, etc. Or, le décret conduit à l’inverse : Le développement du solaire chez les particuliers sera freiné puisque les matières premières et la main-d’œuvre seront accaparées pendant des années par les mégaprojets alpins. De plus, les efforts en termes d’économies d’énergies sont insuffisants ; la sobriété énergétique pourrait nous faire économiser jusqu’à 40% de notre consommation sans compromettre notre qualité de vie.

Enfin, il faut rappeler qu’il n’existe aucune garantie de faisabilité technique et de viabilité économique pour ces mégaprojets. L’énorme investissement nécessaire rendra l’énergie produite très chère. L’agriculture de montagne perdra encore de précieuses surfaces tandis que l’attractivité touristique diminuera. Finalement, le décret soumis en votation n’est favorable qu’aux seuls promoteurs des projets en oubliant la défense des intérêts publics comme la préservation de la nature, du paysage, de l’agriculture, du tourisme et de la sécurité.

 

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