Les communes l’ont bien compris pour un certain nombre de domaines qui impliquent de lourds investissements. C’est ainsi que, par exemple, elles se sont réunies en associations pour gérer leurs usines de traitement des ordures ou bien leurs stations d’épuration des eaux. Il y a peu encore, il en allait de même avec les hôpitaux régionaux. Dans ce domaine, le canton a cependant décidé de retirer aux communes la gestion de ces établissements afin d’en assurer à long terme un développement optimal sur le plan médical et économique. Cette révolution intervenue dans le domaine de la santé ne s’est pas fait sans heurts. Il est vrai que les intérêts locaux cèdent difficilement le pas à l’intérêt général. Quoiqu’il en soit, la direction est donnée et le Valais de la santé ne reviendra plus en arrière, pour son plus grand bien.

Dans le domaine de l’aménagement du territoire, cette révolution n’a pas encore eu lieu. Aujourd’hui, les communes sont encore peu conscientes des enjeux de demain. Il s’en suit un gaspillage incroyable du sol avec à la clé une explosion des charges liées à cet habitat dispersé. Les autorités – dans ce canton de propriétaires – ont tardé à prendre les mesures qui s’imposaient. Mais depuis peu, sous la menace d’une intervention de la Berne fédérale il est vrai, le canton a décidé de fixer à l’intention des communes les nouvelles règles du jeu en matière de résidences secondaires. Les réactions ont été vives, à la hauteur des enjeux économiques à court terme d’une petite minorité de valaisans.

Les Villes, a priori mieux armées pour assurer une meilleure maîtrise de leur développement, n’ont guère fait mieux que nos petites communes. Elles rencontrent notamment de très grands problèmes dans le domaine de la mobilité. Pour accompagner cette prise de conscience ainsi que les actes qui doivent en découler, la confédération a décidé de mettre la main au porte-monnaie en créant un Fonds fédéral de six milliards pour le trafic d’agglomération. Le délai pour déposer les dossiers auprès des autorités fédérales arrivait à échéance le 31 décembre 2007. Les communes valaisannes ont malheureusement loupé le premier train et ne bénéficieront ainsi pas de la manne fédérale dans un premier temps. La plupart des chefs-lieux cantonaux, eux, ont sauté dans le bon wagon. A titre d’exemple, les projets présentés par l’agglomération Lausanne-Morge s’élèvent à environ 750 millions de francs alors que ceux de Fribourg portent sur environ 350 millions… Le délai de remise des dossiers pour la deuxième mise au concours est le 20 avril 2008. Espérons cette fois-ci que les communes valaisannes (et le canton) se seront réveillées. Le dépôt récemment de deux motions au Parlement cantonal pourrait le laisser penser. Mais le temps presse !

Jean-Pascal Fournier, Conseiller communal, Sion