Selon les informations données par les spécialistes dépêchés sur les lieux, l’éboulement serait vraisemblablement dû au phénomène de gel et de dégel. Le phénomène est connu, mais ce qui inquiète plus tout un chacun c’est la période à laquelle survient ce genre d’incident – décembre (ce mois les bourgeons de certains arbres ont sorti le bout de leur nez !!) – et sa fréquence de plus en plus rapide. La déclaration du géologue cantonal, Jean-Daniel Rouiller, n’est pas faite pour nous rassurer : « Des becs rocheux comme celui qui est tombé ici, il y en a une cinquantaine en Valais ». Le récent inventaire des glaciers dangereux effectué par le canton du Valais a recensé dix-huit zones d’habitation qui se trouvent – entre autres – sous la menace directe de crues glaciaires ou de chutes de séracs. Le malheur des uns fait le bonheur des autres : les bureaux de géologie sont promis à un très bel avenir dans notre canton. Qui a dit que l’environnement ne créait pas d’emploi ?

Il ne faut pas être devin et tous les spécialistes quelque peu sérieux reconnaissent qu’il s’agit là de la conséquence du réchauffement climatique de notre planète. Une minorité conteste l’implication des activités humaines dans ce processus. Selon eux, la planète aurait déjà connu par le passé de tels réchauffements climatiques – ce qui est vrai – ce qui suffirait à nous disculper. Il est très difficile d’établir avec certitude une relation de cause à effet entre nos comportements et l’état de santé de notre planète. Peu importe les certitudes. Ce qui compte, c’est que le constat est là : notre planète se réchauffe et la situation est urgente. Entre 1961 et 1990 seulement, les températures ont augmenté d’un degré dans notre pays alors qu’elles se sont élevées de 0,6 degré depuis le début du XXe siècle en moyenne mondiale. De même, les précipitations ont augmenté de 12%. Dores et déjà, les stations touristiques de notre canton constatent treize jours d’enneigement en moins sur l’ensemble de la saison touristique. A ce rythme, le manque d’or blanc se transformera en chiffres rouges pour nos stations. Il faut dès à présent réfléchir à réorienter nos investissements touristiques si nous ne voulons pas voir notre principale branche économique mise en difficulté.

Que ferons nous de toutes ces installations sur nos belles montagnes ? Plutôt que de contester haut et fort le droit de recours des organisations de protection de la nature, les promoteurs de remontées mécaniques feraient mieux de réfléchir aux conséquences du réchauffement de la planète.

Jean-Pascal Fournier, Conseiller Communal, Sion