La nouvelle politique de crédit des banques contribue à accélérer ces processus étant donné qu’elles ne seraient plus disposées à prêter de l’argent à n’importe quelle société de remontée mécanique. Il faut montrer patte blanche en matière de comptabilité et de finances. Le canton du Valais et la Confédération s’y mettent aussi : ils seraient prêts à accorder des crédits sans intérêt sur le même modèle de l’aide déjà accordée au secteur hôtelier. Pour pouvoir en bénéficier, là aussi il faudra montrer patte blanche en matière économique.

Bien, très bien, mais on peut faire mieux ! N’y a-t-il pas, peut-être, à avoir une vision plus écologique à long terme de la question des remontées mécaniques ? Elle pourrait être de la sorte : étant donné que selon les études en matière climatique, les experts affirment que tout changement de climat sous nos latitudes ne fera que faire disparaître l’or blanc de nos chères montagnes, il faut absolument intégrer dans la distribution des crédits sans intérêt des critères environnementaux sévères. Il n’y a pas lieu d’accorder des prêts dans des endroits où la neige est programmée à disparaître. D’autre part, une montagne couverte de « jolis » pylônes et de « ravissants » canons à neige très gourmands en eau et énergie déplaît fortement à la majorité des touristes qui viennent en Valais pour son paysage et son environnement préservés (disent-ils !). Dès lors, dans les critères économiques voulus par l’Etat du Valais, la Confédération et les banques, ne conviendrait-il pas d’intégrer des aspects paysagers capitaux pour assurer l’avenir durable de cette branche vitale pour l’économie valaisanne ? Si l’on ménage le choux, la chèvre peut manger plus longtemps !

Il est vrai que dans cette histoire, il est à regretter la disparition programmées de la moitié des 51 sociétés de remontées mécaniques valaisannes avec, évidemment, son contingent d’emplois vitaux pour notre région. C’est bien pour cela que la réflexion ne doit pas se limiter à des critères purement économiques. Les fusions en soi ne résoudront pas le problème de l’enneigement et celui de l’occupation durable de la population d’un canton vivant du tourisme alpin. Dès lors, la voie d’un tourisme doux et en accord avec le milieu n’est-elle pas à explorer et à exploiter de façon plus sérieuse ? N’y a-t-il pas à engager les gens dans une voie de formation qui irait dans cette direction ? Ne devrait-on pas soutenir des projets innovants en tourisme doux ?

C’est décidément l’économie qui portera les gens de ce canton à considérer l’écologie comme un moyen de faire durer la mine d’or qu’ils sont en train d’exploiter.

Jean-Pascal Fournier, Conseiller communal, Sion