La requalification d’une partie des terrains de l’aérodrome permettra la création d’emplois à haute valeur ajoutée et le développement de la Ville du XXIème siècle tout en assurant la qualité de vie des habitants et des touristes qui fréquentent notre région. L’aéroport civil retrouvera sa vocation première, celle d’un aéroport de plaisance avec des activités de sauvetage. La question du statut et du financement de l’aéroport civil devra être rapidement réévalué, notamment en intégrant les modèles de Lausanne et Berne.

L’aérodrome militaire est aujourd’hui un frein au développement économique et touristique du Valais central

Les nuisances sonores engendrées par les vols militaires se sont fortement accrues et elles le seront encore plus avec l’acquisition des nouveaux avions de combats Gripen qui promettent à l’avenir plus de bruits et plus de pollution. Sur cet objet, les Verts ont participé au lancement du référendum et ils récoltent d’ores et déjà avec beaucoup de succès des signatures.

Représentant 25 % du PIB cantonal, le tourisme est le poumon économique du canton. Toutes les études confirment que nos hôtes sont très sensibles à la préservation d’un environnement alpin qui leur permettent de se ressourcer durant leurs vacances. Le bruit généré par le vol des avions de combats va à l’encontre des attentes de notre clientèle touristique et le plus beau des plans marketings ne pourra rien y changer. La population des districts de Sion et Conthey l’a bien compris en acceptant en 2008 l’initiative contre le bruit des avions de combats à réaction dans les zones touristiques.

Selon le rapport de l’EPFL, les pertes foncières liées au bruit des avions militaires se chiffrent à 350 millions. Les nuisances sonores de l’aérodrome militaire empêchent en outre tout développement de la ville du XXIe siècle dans le secteur sous-gare. C’est pour cette raison précisément que les autorités de la Ville soutiennent l’arrêt des vols militaires à réaction sur le site sédunois. Les Verts partagent cette vision d’avenir, seule à même de garantir un développement territorial et économique durable, revalorisant les zones habitées et préservant la qualité de vie de ses habitants.

Un redimensionnement et un retour aux sources pour l’aéroport civil à Sion

Depuis sa création dans les années 30, l’aéroport a eu durant de nombreuses années essentiellement une activité de plaisance (vol à voile et à moteur) et de sauvetage. Les choses ont changé, notamment avec la naissance du rêve olympique qui a encouragé les autorités sédunoises a construire un terminal aéroportuaire inauguré en 1991. Le rêve olympique s’est effondré – les autorités sédunoises n’en veulent en tout cas plus – et l’infrastructure s’avère aujourd’hui nettement surdimensionnée puisqu’elle permet d’accueillir 2600 passagers par jour, soit environ 1 million de passager par an. Ces vingt-cinq dernières années, les autorités n’ont pas ménagé leurs efforts pour faire décoller l’aéroport de Sion. Ce ne sont pas moins de 80 millions d’argent public qui ont été consacrés entre frais de fonctionnement et investissements (Déficit annuel : 2 millions ; investissements annuels moyens : 400’000.00 ; construction de l’aérogare: 20 millions). Rien n’y fait : le nombre de passagers est en baisse et avec moins de 30’000 passagers par an, l’impact sur le tourisme est négligeable si l’on prend en considération les 12 millions de nuitées réalisées en Valais.

Avec la proximité́ de 3 aéroports internationaux (Genève, Zürich, Milan), il est illusoire d’espérer le développement de lignes régulières vers des destinations européennes. Les tentatives de développer des lignes charters pour amener des touristes en Valais se sont toutes soldées par des échecs. Par ailleurs, pour développer ce type de produits, les tours operateurs exigent la mise à disposition tout au long de la saison d’un contingent de plusieurs centaines de lits et la structure de notre hébergement touristique, fragmentée et trop axée sur les résidences secondaire, ne permet pas de répondre à cette demande.

Si l’on est soucieux d’une bonne affectation des derniers publics, il faut sérieusement s’interroger sur la pertinence du modèle choisi pour le développement de l’aéroport de Sion.

Pour les Verts, l’avenir aérien de l’aéroport de Sion est celui qui a été le sien durant de nombreuses années, soit celui d’un aéroport essentiellement destiné à la plaisance (vol à voile et vol à moteur) avec une orientation tourisme de niche, voire tourisme d’affaires pourquoi pas, avec une base d’hélicoptère qui garde tout son sens en Valais pour le sauvetage en montagne ou le transport de choses. Avec un aéroport tel que celui qui dessert la Ville de Lausanne, nous pourrions diviser par deux la longueur de la piste actuelle et réaffecter le solde des terrains et des infrastructures à de nouvelles activités industrielles créatrices d’emploi (Sion : piste de 2000 mètres; Lausanne-Blécherette : piste de 875 mètres et 35’000 mouvements d’avions civils). La Ville de Sion ne dispose actuellement quasiment plus de terrains industriels à offrir aux futurs entreprises qui souhaitent s’installer.

La question du statut juridique et du financement de l’aéroport civil devra rapidement faire l’objet d’une réévaluation. Il est intéressant de noter que l’aéroport de Lausanne-Blécherette est exploité sous la forme d’une société anonyme privée (SA) qui arrive à équilibrer ses comptes sans fonds publics. Il en est de même de l’aéroport de Berne-Belp qui ne reçoit aucun argent public.

L’avenir, c’est le développement d’un parc éco-industriel sur les friches libérées

Pour les Verts, le redimensionnement de l’aéroport civil représente l’opportunité unique de créer un projet à haute valeur ajoutée. L’espace important à disposition, à la fois proche de la sortie d’autoroute et de la gare CFF, permet le développement d’un parc éco-industriel. Il s’agit de valoriser, en attirant des start-ups et des PME, les recherches qui sont menées à l’EPFL et à la HES-SO Valais. C’est de moyen de créer une plateforme entre le campus, la recherche, le développement et la production dans le domaine énergétique en Valais. C’est aussi le moyen de garder et d’utiliser à Sion les compétences développées à la Haute école.

Les hectares libérés par le redimensionnement de l’aéroport civil pourraient permettre aussi de rendre à l’agriculture une partie des terres perdues notamment dans le cadre de la future 3ème correction du Rhône.