Le RSV doit mieux communiquer; le Département de la santé aussi.
Le Parti des Verts valaisans demande aux instances du Réseau Santé Valais (RSV) et au Département de la santé de communiquer pour rassurer la population sur la qualité des soins en Valais.
Ce qui a été fait jusqu’ici n’est pas suffisant face aux rapports Sierro-Pont, à la fois peu constructifs et surtout déstabilisants pour tout un chacun qui ne connaît pas le domaine de la santé et les différents acteurs qui y travaillent. L’actuel chef du Département -Maurice Tornay- et les instances dirigeantes du RSV doivent assumer leurs responsabilités respectives d’information; le premier face aux autorités politiques en tant qu’instance de haute surveillance du RSV ; les deuxièmes face à la population en général et face au personnel travaillant dans le RSV.
Les Verts valaisans tiennent à réaffirmer le bien-fondé de la création du RSV il y a maintenant six ans. Le passage de six hôpitaux à trois centres hospitaliers régionaux était un bon et nécessaire premier pas vers une planification qui fera encore des déçus chez les tenants du régionalisme exacerbé. Il va falloir sous peu faire le deuxième pas, dès 2012, lorsque l’entrée en vigueur de la révision de la Lamal contraindra le Valais à optimiser son offre hospitalière: il faudra alors concentrer encore plus les compétences et les investissements pour obtenir un hôpital cantonal fort.
Force est de constater que la première concentration a déjà favorisé une meilleure qualité des soins (attrait du Valais pour un plus grand nombre de spécialistes grâce à une masse critique de cas plus grande – accroissement des compétences du personnel grâce à cette même augmentation de masse critique – bons résultats en terme de chiffres de ré-hospitalisation, d’erreurs médicales ou de décès). La deuxième la pérennisera dans l’espace hospitalier suisse qui soumettra les hôpitaux à rude concurrence dès 2012 avec le nouveau système de financement Lamal.
Cependant si le RSV est le résultat d’une planification bénéfique pour le canton et la qualité des soins, c’est également une structure qui a ébranlé les habitudes des soignants et des patients. Si pour la mettre en œuvre il a fallu un chef fort et visionnaire, il est certainement temps aujourd’hui d’introduire plus de démocratie dans les processus administratifs et décisionnels internes. En particulier du point de vue médical, les Verts valaisans sont partisans d’un collège des médecins avec voix consultative aux décisions du RSV. Par ailleurs, les Verts valaisans soutiennent l’idée d’un audit qui porterait tant sur la qualité des soins que sur les structures administratives et organisationnelles internes à l’institution.
Accepter de bonne grâce un audit lorsqu’on n’a rien à se reprocher est la meilleure réponse que l’on puisse apporter à l’ensemble des rapports passés – et semble-t-il futurs – que Messieurs Sierro et Pont ont adressés à l’ensemble de la République feignant de mettre le doigt sur la qualité des soins tout en attaquant vertement l’organisation interne du RSV et les rapports – pourtant réglés par des lois dont la légitimité ne peut échapper à un ancien conseiller d’Etat – entre le RSV et l’Etat du Valais. Un audit permettra aussi de mettre en lumière que la concentration des pouvoirs autour d’une seule personne, le médecin cantonal et chef du Service de la Santé publique, n’est pas souhaitable à l’avenir, bien que les Verts valaisans tiennent à rappeler que les pouvoirs que le Dr Dupuis exerce lui ont été exclusivement donnés dans les textes légaux en force par la volonté des autorités politiques. D’autre part, il paraît évident que le RSV, de par son devoir d’employeur, devrait prendre plus à cœur la défense des intérêts lésés de ses collaborateurs personnellement attaqués par le dernier rapport Sierro-Pont.
Enfin, les Verts valaisans souhaitent que la sérénité revienne dans le domaine de la santé et réitèrent leur demande de communication et d’information que le RSV et le Département doivent à la population et aux employés du RSV. Prendre un peu de hauteur dans ce dossier ferait également le plus grand bien aux détracteurs d’un système hospitalier loin d’être le plus mauvais, mais néanmoins perfectible avec l’aide de critiques constructives, responsables et non empruntes de protectionnisme régional et de poursuite d’intérêts particuliers. Car il est bon de se rappeler que dès 2012, la concurrence ne se fera plus entre Sierre, Sion et Martigny, mais bien entre Lausanne, Sion et Berne.