L’histoire valaisanne, ancienne ou récente, est jalonnée de conflits entre communes pour l’utilisation de cette ressource indispensable au développement économique. Aujourd’hui, c’est le retour des concessions hydro-électriques et les millions qu’il promet aux communes concernées qui fait débat.

Est-il judicieux et juste de confier la gestion de l’eau exclusivement aux communes ? Comme dans les gros projets de complexes touristiques de type Mirax à Mollens, on retrouve en effet une configuration où de petites communes de montagne doivent négocier avec des géants du privé pesant plusieurs milliards de francs. Les négociations ne seraient-elles pas plus avantageuses pour les collectivités publiques si elles étaient menées directement à l’échelon cantonal ? En plus de cette question de l’efficacité dans les processus de négociation se pose aussi la question de la solidarité entre les communes. Depuis plusieurs décennies, les communes de plaine soutiennent les communes de montagne au travers de la péréquation financière ou de la politique régionale. Est-il dès lors juste que les communes de montagne soient les seules à profiter de la manne financière engendrée par le retour des concessions (on parle par ex. de plus de 100 millions de francs suisses pour Salvan ou Finhaut) ?

Afin de favoriser une gestion économe et intégrée de la ressource eau tout en maximisant les retombées économiques, ne serait-il pas temps, comme dans le reste de la Suisse, de faire du canton le propriétaire de l’eau de nos torrents et rivières? Ou du moins de renforcer une gestion globale à l’échelle valaisanne en favorisant la coordination inter-communale sous l’égide du canton? Le débat mérite en tous les cas d’être lancé.