De quoi s’agit-il ?

En 2011, suite à la fusion du cœur de la centrale nucléaire de Fukushima, le Conseil fédéral et le Parlement ont pris la décision de principe de sortir de l’énergie nucléaire. Plus précisément, une fois exploitées, nos cinq centrales ne pourront plus être remplacées par de nouvelles. A cet effet, le Conseil fédéral a retravaillé les perspectives énergétiques et conçu la Stratégie énergétique 2050. Celle-ci s’articule autour de trois axes : réduire la consommation, développer les renouvelables et sortir de l’atome.

Après plusieurs années de débat, le Parlement a adopté le premier train de mesures de la Stratégie énergétique 2050 en automne 2016 : une révision étendue de la législation sur l’énergie. Mais un référendum a été déposé, c’est pourquoi nous votons le 21 mai.

Actuellement discuté aux Chambres fédérales, le 2e train de mesures, le système d’incitation en matière climatique et énergétique (SICE), a peu de chance de passer la rampe. S’il est rejeté, il faut, selon les Verts, poursuivre sur la voie tracée par la Stratégie énergétique 2050 et développer les mesures éprouvées.

Le premier train de mesures de la Stratégie énergétique 2050 était également le contre-projet indirect à l’initiative pour la sortie du nucléaire des Verts. Les Verts ont maintenu leur initiative, car la Stratégie énergétique 2050 ne prévoit aucune échéance contraignante pour débrancher nos centrales. Malheureusement, une petite majorité de la population l’a rejetée. Une enquête postérieure à la votation révèle cependant que trois quarts environ de la population sont pour la sortie du nucléaire, mais que certains trouvaient la programmation de la sortie trop rapide. Ce résultat montre que la population soutient le tournant énergétique et la sortie du nucléaire. Un Oui clair le 21 mai consolidera le tournant énergétique.

Réduire la consommation – Augmenter l’efficacité énergétique

L’énergie la plus écologique est celle que l’on ne consomme pas. Ainsi, la 1re démarche du tournant énergétique est de réduire la consommation en économisant de l’énergie et en augmentant l’efficacité. A cet égard, la Stratégie énergétique prévoit les mesures favorables au climat suivantes :

  • une plus grande partie de la taxe CO2 ira au Programme Bâtiments, ce qui le consolide.
  • les prescriptions relatives aux émissions de CO2 seront renforcées, car le trafic est responsable de plus d’un tiers de la consommation totale d’énergie et des émissions CO2 en Suisse.
  • les appels d’offres publics permettent de soutenir des programmes et des projets visant à réduire la consommation de courant dans l’industrie, les services et les ménages.

Développer les énergies renouvelables 

Tirer notre énergie de ressources telles que l’uranium, le pétrole, le gaz ou le charbon n’est pas durable. Car ces ressources sont non seulement limitées mais représentent une menace pour la population, la nature et le climat lorsqu’on les extrait, en tire de l’énergie ou via leurs déchets nucléaires ou émissions CO2. C’est pourquoi l’approvisionnement doit être 100% renouvelable. La Stratégie énergétique donne un nouvel essor aux énergies renouvelables, car

  • elle fait passer le supplément maximal perçu sur le réseau pour encourager les renouvelables de 1,5 centime par kwh à 2,3. On pourra ainsi encourager davantage d’installations via la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) et les aides à l’investissement.
  • de manière générale, elle facilite la construction d’installations d’énergies renouvelables dans les zones protégées, tout en améliorant la protection de biotopes d’importance nationale, grâce à un compromis entre le secteur des renouvelables et les organisations environnementales.
  • elle exige que les cantons déterminent les zones appropriées dans leurs plans directeurs, ce qui rendra les investissements dans les renouvelables mieux planifiables et plus sûrs.

Sortir de l’atome 

Les centrales nucléaires sont dangereuses : on le savait bien avant Fukushima. Personne n’a encore trouvé une solution au problème des déchets nucléaires. De plus, l’uranium est extrait dans des conditions inhumaines. La Stratégie énergétique fait deux pas importants vers la sortie complète du nucléaire :

  • il ne sera plus possible de construire de nouvelle centrale en Suisse.
  • les cartouches de combustible ne pourront plus être retraitées.

Il y manque des durées d’exploitation maximales contraignantes. Mais il sera toujours possible de combler cette lacune, lorsque la Stratégie énergétique sera en vigueur.