Les histoires de gros sous, les problèmes de pouvoir et les questions de stratégies politiques auront terrassé la loi valaisanne sur le tourisme en novembre 2009. Il est vrai que tout n’était pas parfait : une assiette de contribuables mal pensée, la perte sur le terrain d’acteurs bénévoles et très impliqués (Sociétés de développement), des structures géographiques plutôt que des unités de produits à la vente, etc.

Jean-Michel Cina, le ministre de l’économie valaisanne, est un politicien volontaire qui veut avancer sur la ligne des objectifs qu’il a tracés dans son programme électoral. D’ailleurs 40% des électeurs valaisans l’on suivi et ont fait de lui le meilleur élu des dernières joutes de mars 2009 au Conseil d’Etat. Alors pourquoi, la vox populi n’a pas dit la même chose en mars et en novembre ?

La faiblesse de la loi sur le tourisme a probablement été d’essayer d’imposer d’en haut (Conseil d’Etat et administration cantonale) une pensée globale pourtant tout à fait en phase avec les lois du marché dans l’économie touristique et une réflexion pertinente en terme de grandeur d’échelle pour les structures qui doivent mettre en place une politique touristique cantonale dans une économie mondialisée. Les moyens financiers prévus dans la loi permettaient en effet au Valais de jouer un peu plus dans la cour des grands en terme de marketing et les régions touristiques permettaient de passer à une échelle d’action plus grande en faisant exploser les frontières communales pour tout ce qui concernaient les infrastructures notamment.

Une deuxième faiblesse de cette loi, c’était son financement essentiellement basé sur l’imposition du bâti. Les propriétaires de mayens qui entretiennent par ailleurs le paysage, ne pouvaient pas être traités sur le même plan que les propriétaires de luxueux chalets, objets d’investissement ou sur le même plan que l’hôtellerie qui produit une activité commerciale à partir d’un bâti particulier.

Ces deux faiblesses, les incertitudes liées à une loi sortie du Parlement aux forceps par le PDC et le PLR et pas ou peu défendue par des parents voyant un bébé de moins en moins en phase avec les attentes de la profession et de la population ont abouti à un refus cinglant de la loi : 75% de non.

Jean-Michel Cina doit et veut reprendre son travail. Il devra certainement faire sien l’adage « penser globalement, agir localement » pour mieux faire sortir de la base ce qui peut devenir une loi.