Votation du 5 juin 2016 : recommandations des Verts valaisans
OUI À L’INITIATIVE POPULAIRE « POUR UN REVENU DE BASE INCONDITIONNEL » (RBI)
Les Verts valaisans disent oui au RBI car il permet notamment de répondre aux problèmes sociétaux du 21ème siècle tels que sont la raréfaction du travail, l’augmentation des personnes sans emplois, la crise des assurances sociales, l’augmentation des inégalités sociales et enfin la enfin la crise écologique induite par la surconsommation. La 4ème révolution industrielle impliquée par la robotisation, la digitalisation et l’impression 3D vont accroître le découplage entre le travail et la production des richesses. En constituant un socle de sécurité pour tout le monde, le RBI permet un véritable choix entre continuer à travailler dans la même proportion ou bien diminuer son temps de travail pour avoir plus de temps pour soi, sa famille, la société. Déjà aujourd’hui, une majorité du travail produisant de la richesse n’est pas rémunéré. Le RBI permet de revaloriser le travail non rémunéré, notamment celui des femmes qui assument encore majoritairement les tâches éducatives. Pour les Verts, le financement du RBI est un faux problème : si nous prélevions 0.2 % sur toutes les transactions financières électroniques, nous disposerions de 200 milliards pour financer le RBI. Il faut aussi considérer que le RBI soulagerait le système des assurances sociales et que les charges sociales des entreprises diminueraient à hauteur des prestations versées par le RBI.
OUI À LA MODIFICATION DE LA LOI SUR LA PROCRÉATION ASSISTÉE
Les Verts valaisans recommandent de dire OUI à une modification de loi raisonnable qui permet des améliorations notables pour les couples stériles souhaitant avoir un enfant. Le processus de choix des parents est adéquatement accompagné et, grâce au DPI, les embryons souffrant d’une maladie génétique pourront être triés et seuls les embryons sains implantés. Des souffrances de personnes handicapées pourront ainsi être évitées. Le DPI est également une alternative au diagnostic prénatal effectué durant la grossesse, et à une éventuelle interruption de celle-ci.
OUI À LA MODIFICATION DE LA LOI SUR L’ASILE (LASI)
Les Verts valaisans disent OUI à la modification de la loi sur l’asile car elle permettra une accélération de la procédure qui durera au maximum 140 jours, recours compris. En effet, la situation actuelle qui voit les procédures durer des années n’est plus défendable, car dans les faits elle rend très difficile le renvoi de personnes qui se sont intégrés avec le temps. Mais malgré la rapidité de la procédure et la brièveté des délais de recours, la procédure doit se dérouler équitablement dans le respect de l’Etat de droit. C’est pourquoi le Conseil fédéral propose aux requérants des conseils et une assistance juridiques gratuits. Pour les verts il s’agira néanmoins de vérifier concrètement que cette accélération de la procédure ne se fera pas au détriment du droit des réfugiés. Les Verts glisseront donc dans l’urne un OUI MAIS critique.
NON À L’INITIATIVE DITE « VACHE À LAIT »
Les Verts valaisans disent NON à l’initiative populaire « Pour un financement équitable des transports » qui a été déposée par des importateurs automobiles et des associations routières. Elle exige que les recettes provenant de l’impôt sur les huiles minérales soient entièrement affectées au trafic routier. Actuellement, la moitié sert à financer des tâches liées à la circulation routière et au trafic aérien, ce qui représente env. 1,5 milliard de francs par année. L’autre moitié va dans la Caisse fédérale et sert à financer d’autres tâches. Si l’initiative est acceptée, cet argent va manquer, ce qui se traduira notamment par des coupes dans les transports publics, la formation, le social et l’agriculture.
Les transports publics et la mobilité douce ménagent davantage l’environnement que le trafic routier et doivent donc être privilégiés. C’est donc à juste titre que les recettes de l’impôt sur les huiles minérales ne sont pas uniquement affectées au trafic routier, mais qu’elles renforcent, via un financement croisé, d’autres domaines tels que les transports publics. Cette initiative au contraire offrirait chaque année 1,5 milliard de francs supplémentaires aux routes. Cette manne ferait exploser la construction routière tout en baissant les taxes sur les carburants : que ce soit d’un point de vue climatique ou financier, on ferait fausse route. Au lieu de rendre meilleur marché le trafic motorisé, il faut enfin lui imputer les coûts externes non couverts (environnement, santé, infrastructure).
NON À L’INITIATIVE « EN FAVEUR DU SERVICE PUBLIC »
Les Verts disent NON car l’initiative promet de bonnes prestations à prix avantageux et un plafond salarial pour les chefs des CFF, de La Poste ou de Swisscom. Vu de loin, cela paraît tout à fait bien. Mais cette initiative ne tient pas ses promesses, au contraire. Pour les régions périphériques, notamment en montagne, elle pourrait avoir l’effet contraire. Car, les entreprises publiques ne pourraient plus procéder à des financements croisés entre leurs différents champs d’activité, les bureaux de poste en sous régime ou les dessertes peu utilisées seront encore plus mis sous pression.
Un NON à cette initiative ne signifie pas un NON à un service public fort, au contraire. Pour les Verts, il est évident qu’il faut s’engager au niveau politique pour renforcer le service public, voire le développer afin qu’il puisse aussi exister dans les régions rurales. Les Verts poursuivront leur engagement contre l’augmentation des prix des transports publics, pour une bonne offre publique tant en termes de formation et de soins médicaux qu’en termes d’infrastructure. Sur ce point, l’initiative n’apporte aucune amélioration et ne répond pas aux enjeux actuels du service public. L’avenir des médias publics et la privatisation de Swisscom sont deux grands thèmes de cette législature. Les Verts défendront le pluralisme médiatique, c’est-à-dire des médias de droit public indépendants et des infrastructures de données non discriminatoires, sûres et abordables.
Jean-Pascal Fournier, président