Intégration des étrangers : « Sion bouge ! »
Déjà depuis octobre 2000, la Confédération a dégagé des moyens pour l’intégration des étrangers en Suisse. Le programme que Berne se propose de mettre en place est d’envergure : 10 millions de francs pour soutenir des projets d’intégration.
Suite à cela, les cantons ont eu tout loisir de mettre en place une politique des étrangers. En Valais, la loi sur l’intégration des étrangers est entrée en vigueur en janvier 2005. Accompagnée d’un délégué cantonal à l’intégration et d’un budget d’environ CHF 100’000.- par année.
Derniers échelons de l’organisation politique suisse : les communes. Ces dernières peuvent faire appel au canton pour mettre sur pied des programmes d’intégration pour les étrangers et pour soutenir la création de structures facilitant l’intégration.
A Sion, c’est chose faite. La ville a décidé de mettre sur pied une commission consultative pour les étrangers. Elle verra le jour dans quelques semaines et se mettra au travail dans les plus brefs délais. Il était temps….
Quels sont les enjeux de l’intégration et pourquoi faut-il investir du temps, de l’argent et de l’énergie ? Tout simplement parce que les étrangers représentent 17% de la population valaisanne et que –chiffre bien plus important- les jeunes étrangers représentent 39% de la population de leur tranche d’âge. Voilà l’enjeu : les jeunes !! Ce sont eux qui méritent toute notre attention. Dans le cadre de l’école beaucoup de choses sont déjà faites. D’ailleurs une ville comme Sion a déjà créé un poste à 50% de coordinateur pour les élèves migrants. Des cours intensifs de langue sont également organisés afin que les migrants puissent être le plus rapidement possible autonomes dans leur communication quotidienne et dans la compréhension du monde qui les entoure.
Mais lorsqu’on parle d’intégration des jeunes étrangers, il n’y a pas que l’école. Tout le temps extra-scolaire est également à mettre à profit. Les comportements, les us et coutumes, les valeurs et les modes de fonctionnement de notre société sont aussi à expliquer afin qu’ils soient intégrés par les jeunes migrants. Et là, il faut des moyens, des gens qui s’en occupent dans des structures extra-scolaires dont la mission est claire : donner de l’espace d’apprentissage, d’échange et d’assimilation. Voilà la mission qu’une collectivité locale doit se donner. Voilà l’un des premiers objectifs que la commission consultative des étrangers de Sion va se donner.
Si l’objectif est atteint, dans une à deux générations, ces jeunes seront les futurs grandes vagues qui utiliseront la naturalisation…. facilitée ou non comme expression du dernier échelon de leur intégration : l’intégration politique avec le droit de vote.