Or, ce n’est malheureusement plus le cas puisque si l’on se réfère aux données de l’office fédéral de la statistique, le taux de logement vacants à Sion était de 0.07 au 1er juin 2009 (Genève «= 0.21). La conséquence immédiate de ce marché immobilier sédunois très tendu se vérifie dans le prix de certaines promotions qui dépassent aujourd’hui les 6’000 francs / m2.

Il faut dire que ces vingt dernières années, si l’on a beaucoup construit on a aussi beaucoup gaspillé un sol devenu aujourd’hui désespérément rare. Cette situation pousse de nombreuses personnes à s’établir non plus à Sion, mais dans les communes environnantes qui offrent, elles, des terrains en suffisance et à un prix défiant toute concurrence.

La Ville voit ainsi ruiner une partie de ses efforts en vue d’un renforcement de son attractivité. A quoi sert une promotion économique dynamique si non seulement une partie de notre substance fiscale s’en va sous d’autres cieux, mais que les problèmes suscités par cette émigration régionale s’accroissent, notamment en matière de gestion du trafic pendulaire.

Comme centre urbain, la Ville devra continuer à offrir des infrastructures d’importance régionale sans pouvoir cependant compter sur une participation des communes voisines. La problématique du logement rejoint ici celle du développement d’une politique d’agglomération qui permet d’assurer à la région sédunoise la mise en place de grandes infrastructures dont elle doit encore se doter.

Pour ce qui est du logement, la Ville de Sion se droit d’être pro-active et de proposer des solutions pour permettre au marché immobilier sédunois de revenir à des prix plus raisonnables. Certes, il n’appartient pas forcément à une collectivité publique de se muer en promoteur. Mais lorsque le marché ne se régule plus lui-même, il arrive que les collectivités publiques – elles-mêmes ou en partenariat avec le privé (PPP) – décident de construire de nouveaux logements.

La Bourgeoisie de Sion l’a fait dans les années soixante en construisant plusieurs immeubles dans le quartier de la Blancherie (sous-gare). La Ville a également soutenu par le passé la création de coopératives de logements à loyers modérés, telle que par exemple « Mon Foyer ». Mais depuis quarante ans, plus rien quasiment n’a été entrepris.

Or, comment voulez-vous trouver un logement à Sion si votre salaire est de 3500 francs ? Parmi les autres mesures à prendre, il faut citer la révision du plan d’aménagement de zone (PAZ) qui devrait viser une densification de l’habitat. La création d’un écoquartier à Uvrier est également un signal positif en faveur d’une meilleure prise en compte des problèmes environnementaux tout en favorisant la mixité sociale. Beaux défis en perspectives !

Jean-Pascal Fournier, conseiller communal