Sion n’échappe pas à ce phénomène. A l’instar d’autres villes suisses, elle est confrontée aujourd’hui à un inquiétant exode de ses grandes surfaces vers la zone périphérique de Conthey. Kuchler-Pellet a déjà fermé ses portes et coup sur coup ce ne sont pas moins que l’EPA-UNIP et l’ABM qui ont annoncé leur départ. Est-ce là le début d’une hémorragie ? A juste titre, les commerçants du centre ville s’émeuvent de cette évolution qui pourrait par effet « boule de neige » porter un coup fatal à l’économie sédunoise.

Certes, nos édiles ont indéniablement manqué d’une vision politique de la Ville et nous payons aujourd’hui les pots cassés de cet immobilisme. Cela ne signifie pas pour autant que des correctifs ne sont pas possibles. Un développement urbain (et commercial) réalisé à partir de critères de durabilité implique rien moins qu’une révolution dans le domaine des transports et dans celui de l’aménagement du territoire. Il s’agit de mettre un frein à la dispersion urbaine basée sur l’automobilité (à quand une densification de la zone de Bramois ?), pour rétablir un « urbanisme de proximité », de densifier le tissu existant, d’abandonner le zoning (la séparation spatiale des différentes fonctions urbaines) et de créer de nouveaux pôles urbains multifonctionnels sur des sites privilégiés. Si l’on en croit le Nouvelliste, le Service cantonal de l’aménagement du territoire semble vouloir se pencher – tardivement – sur la question des grands magasins.

Le rétablissement de cette consommation de proximité, c’est justement ce qu’a entrepris l’association des habitants de la Vieille Ville de Sion en relançant un Marché hebdomadaire. Dès le vendredi 21 mars 2003 – premier jour du printemps – la rue de Lausanne et la rue du Grand-Pont accueilleront une soixantaine d’exposants, parmi lesquels des bouchers, des boulangers, des maraîchers, un poissonnier, des fleuristes, des marchands de vin, des artisans …

Nous devons convaincre que si la voiture peut être tolérée en ville, elle ne peut dicter l’aménagement du territoire : c’est là le rôle des urbanistes et des citoyens, qui n’ont pas fini d’inventer la ville de demain. Pour ma part, entre le stress de Conthey ou le charme de la Cité historique j’ai choisi ! Tous les vendredis matin, je ferai mes courses au marché de la Vieille Ville de Sion.