Je ne partage pas cet avis. Le canton du Valais a en effet opté pour un frein à l’endettement strict qui exige de compenser tout déficit constaté aux comptes lors de l’établissement du budget suivant. En comparaison, la Confédération a adopté un frein à l’endettement plus souple qui exige que l’équilibre soit atteint sur l’ensemble d’un cycle conjoncturel. La Confédération a ainsi le droit de faire un déficit si la conjoncture est mauvaise, mais a contrario elle est dans l’obligation de faire un bénéfice si la conjoncture est bonne (le montant maximal du déficit, respectivement le montant minimal du bénéfice, dépendant de l’évolution du PIB).

Depuis l’adoption de son frein à l’endettement, le canton du Valais n’a connu que des comptes bénéficiaires, comptes qui se sont révélés souvent meilleurs que les budgets, comme ce fut le cas en 2010. Mais que se passera-t-il le jour où les comptes, suite à un retournement conjoncturel non prévu, se retrouveront dans le rouge alors que le budget était dans le vert ?

Nos élus cantonaux seront dans l’obligation de compenser immédiatement ce déficit lors de la préparation du budget suivant, ce alors même qu’un certain nombre de dépenses (chômage, social) augmenteront automatiquement du fait de la crise économique.

Ces coupures dans le budget de fonctionnement comme dans celui des investissements, rendues obligatoires par le double frein à l’endettement, renforceront la crise économique alors même que l’Etat devrait jouer un rôle anticyclique.

Au-delà des partis pris idéologiques pour ou contre le frein à l’endettement, il faut songer aux effets d’un tel outil non seulement par beau temps mais aussi par mauvais temps. Il n’est dans ce sens pas sûr que le canton du Valais ait choisi la meilleure variante en matière de frein à l’endettement.