Le groupe parlementaire des Verts est le seul à avoir exigé que l’ensemble des documents transmis par l’ancien chef de service Joël Rossier dans le cadre de sa libération de travailler soient rendus publics et que toute la transparence soit faite dans cette affaire qui n’en finit pas de créer des remous.

Suite à l’examen attentif des différents documents et à la prise de connaissance du communiqué de presse du canton daté du 18 octobre 2019 concernant l’identification de deux puits d’irrigation privés pollués à la benzidine, le groupe des Verts tient à réagir fermement sur différents points.

L’État se donne-t-il les moyens de respecter le droit environnemental en termes de volonté politique, de ressources organisationnelles, humaines et financières ? Alors que les enjeux sont plus grands en Valais que dans n’importe quel autre canton suisse, que le Valais ne consent à affecter aux tâches environnementales qu’un tiers des ressources attribuées en moyenne par les cantons à ce domaine, la lecture de ces documents confirme le sentiment que le Service de l’Environnement et ses missions ne sont toujours pas considérés avec le sérieux imposé par l’urgence et la gravité de la situation des sites pollués.

Lors de la session parlementaire de novembre, le groupe des Verts déposera trois interventions sur cette thématique, d’une part pour demander au Conseil d’Etat des clarifications sur la récente découverte de la pollution à la benzidine, d’autre part pour proposer des leviers d’action permettant d’accélérer et de rendre plus efficients les processus d’assainissement des sites pollués.

Premièrement, une interpellation urgente questionnera le Conseil d’Etat sur la présence de benzidine dans les eaux souterraines sous et en aval de l’ancienne décharge de Gamsenried. Des éclaircissements seront demandés sur les liens avec le projet Rhône 3, sur l’existence de puits privés non répertoriés et sur le suivi des puits d’eau potable et d’irrigation présents dans le périmètre contaminé.

D’autre part, un postulat urgent demandera au Conseil d’Etat de débloquer les moyens nécessaires pour accélérer la réalisation de l’assainissement de la décharge de Gamsenried. Aujourd’hui, les mesures de confinement de l’ancienne décharge de Gamsenried mises en place dans les années 1990 par Lonza AG ne suffisent plus à protéger nos eaux souterraines des pollutions engendrées par les déchets déposés depuis les années 1920, le cas de la benzidine nous le confirme. Le canton se doit d’éliminer au plus vite les risques pour l’environnement et pour la santé publique qui en découlent. Actuellement, le début de l’assainissement de l’ancienne décharge de Gamsenried est évoqué pour 2022 (autant dire demain) alors que le rapport sur les investigations de détails de Lonza AG n’est pas encore rendu. Le groupe des Verts rappelle qu’il a fallu 8 longues années d’échanges entre le SPE puis le SEN et Lonza AG pour obtenir au final de simples mesures de renforcement du confinement qui s’avèrent insuffisantes pour protéger nos eaux souterraines de polluants tels que la benzidine ou le mercure.

Enfin, un postulat demandera une planification dans le temps des assainissements des sites pollués nécessaires selon l’OSites. Le cadastre des sites pollués tenu à jour par le Service de l’environnement répertorie à ce jour un total de 1331 objets, qui couvrent une surface équivalente à celle de 1600 terrains de football. Toutes les bases légales existent pour donner la compétence au canton d’ordonner les investigations et les assainissements des sites pollués. Ce qui n’est aujourd’hui plus acceptable en regard des enjeux immenses pour l’environnement et la santé de la population, c’est la lenteur des processus. L’objectif formulé par la Confédération est que tous les assainissements soient achevés en 2040. Sans planification rigoureuse au niveau cantonal, il sera illusoire de respecter ce délai en Valais.