OUI AU FINANCEMENT ET A L’AMENAGEMENT DE L’INFRASTRUCTURE FERROVIAIRE (FAIF)

Le FAIF est un contreprojet direct à l’initiative « Pour les transports publics » dont il concrétise à long terme une des principales revendications, à savoir la mise à disposition de ressources suffisantes pour étoffer le réseau ferroviaire. 
A l’instar de l’initiative, le FAIF met à disposition 5 milliards de francs pour les transports publics (exploitation, maintenance et extension) chaque année. Mais, contrairement à l’initiative, le FAIF en assure le financement à long terme. 
De plus, le FAIF fait mieux que l’initiative, car à terme il ne sera plus dépendant de l’impôt sur les huiles minérales. En effet, si la politique climatique arrive aux résultats escomptés en matière de transport, les recettes de l’impôt sur l’essence et le diesel diminueront. Le FAIF ne reposent pas sur des ressources financières en diminution, mais au contraire durables.

Ces dernières années, la mobilité a cru de manière exponentielle, en particulier dans les transports publics. Saturées, les infrastructures ont perdu en attractivité. En acceptant le FAIF, on crée de nouvelles capacités pour encourager le transfert – écologiquement vital – de la route au rail. 
Pour le Valais, l’acceptation du projet FAIF, c’est d’avantage de trains vers le Valais, plus de places assises dans les trains vers le Valais, une augmentation de la capacité entre Lausanne et Domodossola et des trains à deux étages entre Lausanne et Brig.

Le FAIF prévoit de limiter le montant maximal que l’on peut déduire pour les trajets entre le domicile et le lieu de travail. Les déplacements professionnels, en particulier en voiture, ne seront plus fiscalement encouragés. En d’autres termes, un comportement moins écologique, comme celui des pendulaires, ne sera plus avantagé par des déductions fiscales. Il s’agit d’un pas important vers l’écologisation du système fiscal – une exigence fondamentale des Verts (Flyer FAIF Valais)

NON A L’INITIATIVE « CONTRE L’IMMIGRATION DE MASSE »

L’initiative de l’UDC prétend s’attaquer aux conséquences négatives de l’immigration telles que le manque de logements, la saturation des transports publics ou la pression sur les salaires, sans pourtant en ébaucher la moindre solution.

Promouvoir la qualité de vie avec des mesures d’accompagnement crédibles

L’initiative de l’UDC n’apporte aucune solution aux problèmes qu’elle dénonce. Pour maintenir la qualité de vie en Suisse, il est essentiel de mettre en œuvre des mesures d’accompagnement crédibles. La loi sur l’aménagement du territoire doit être rigoureusement appliquée et il faut assurer l’accès à des logements à loyer abordable. Sur le marché du travail, il convient de prendre des mesures pour lutter contre la sous-enchère salariale, les faux-indépendants et le travail au noir, afin de garantir des conditions de salaire équitables. Enfin, dans les secteurs économiques en manque de personnel qualifié, il y a lieu de mener une offensive sur le front de la formation.

Un développement économique durable plutôt qu’une limitation de l’immigration

La politique de croissance incontrôlée de certaines régions est une des causes de la pression migratoire. Certains cantons et communes se livrent une concurrence féroce pour attirer un maximum d’entreprises étrangères, ces dernières venant parfois s’implanter en Suisse avec l’ensemble de leur personnel. Il faut s’attaquer à la source du problème en harmonisant les pratiques fiscales et en privilégiant une promotion économique axée sur la durabilité et s’appuyant sur le tissu entrepreneurial local.

L’initiative de l’UDC menace nos relations avec l’Europe

En exigeant un contingentement annuel, l’initiative de l’UDC est incompatible avec l’accord conclu avec l’UE sur la libre circulation des personnes. Par conséquent, l’initiative met en péril les accords bilatéraux et nos relations avec l’Europe. Elle ne garantirait d’ailleurs même pas une limitation de l’immigration, contrairement à ce que son titre laisse entendre : alors qu’un tel système de contingentement existait dans les années 60 et 70, l’immigration était plus prononcée que ces dernières années !

NON A L’INITIATIVE « FINANCER L’AVORTEMENT EST UNE AFFAIRE PRIVEE »

En 2002, une large majorité de la population suisse s’est prononcée en faveur de la solution des délais. Une femme doit pouvoir interrompre sa grossesse dans les douze premières semaines sans être punissable et prendre, seule, cette décision difficile. Contrairement à ce que craignaient les opposants, le nombre d’interruptions de grossesse n’a pas explosé depuis 2002, mais il est resté stable à environ 10’000 : c’est un des taux les plus bas d’Europe. Cette solution a fait ses preuves et doit donc être maintenue. 
 La couverture de l’interruption de grossesse jusqu’à la 15e semaine par l’assurance-maladie de base garantit que toutes les femmes puissent décider d’avorter, indépendamment de leur situation financière. En privatisant les coûts, comme l’exige l’initiative, on pénalise les femmes défavorisées ou de conditions modestes. Concrètement, cette discrimination peut souvent mettre en péril la santé de la femme concernée, si elle avorte dans les conditions précaires de l’illégalité.

Jean-Pascal Fournier, président